Bertran de Born

Voici ce que nous dit sa vida (rapportée par André Berry) :

"Bertran de Born était seigneur d'un château appelé Hautefort, dans l'évêché de Périgord. Toujours il fut en guerre avec tous ses voisins et avec le comte de Périgord, tant que celui-ci resta comte de Poitiers. Il fut bon chevalier, bon guerrier, bon troubadour, et avisé, et galant. Et il était l'hôte, chaque fois qu'il voulait, du roi d'Angleterre et de son fils... Mais il voulait toujours qu'ils fussent en guerre entre eux... Et toujours il voulut aussi que le roi de France et le roi d'Angleterre fussent en guerre entre eux... S'ils avaient la moindre trêve, il se démenait et s'efforçait avec ses sirventès de défaire la paix..."

(Je vais voir si je trouve le texte original, ou quelqu'un l'a ? ... Il faudrait déjà, j'imagine, changer les termes rois de France et d'Angleterre par roi des français ou roi français et roi des anglais ou roi anglais).

Gai temps de Pâques, quel bonheur
Qui fait feuilles et fleurs venir,
J'aime ouïr la joyeuse humeur
Des oiseaux qui font retentir
Leur chant par le bocage !
Il me plaît de voir sur les prés
Tentes et pavillons dressés,
Et cela me soulage
Quand je vois dans les champs rangés
Chevaliers et chevaux armés !

Il me plaît quand les éclaireurs
Font les gens avec leurs bien fuir,
Me plaît de voir en poursuiveurs
Un rang d'hommes d'armes venir,
Me plaît et m'encourage
De voir des châteaux assiégés,
Des remparts rompus, effondrés,
Et l’armée au rivage
Tout à l’entour clos de fossés
Et de solides pieux serrés !

Et il me plaît quand un seigneur
Est le premier à envahir,
A cheval, bien armé, sans peur,
Ainsi fait les siens s’enhardir,
Combattre avec courage,
Et puisque l'assaut est lancé
Chacun doit être décidé
D'y aller sans ambages,
Car nul ne peut être prisé
S’il n’a maints coups pris et donnés.

Masses, épées, heaumes de couleurs,
Ecus trancher et dégarnir !
Lorsque le combat fait fureur,
On voit tous les vassaux férir,
Courir libres, sauvages,
Les chevaux des morts, des blessés.
Quand il sera dans la mêlée,
Chaque homme de parage
Ne pensera plus qu'à trancher,
Car mieux vaut mort que vif à pied !

Je ne trouve aucune saveur
A manger, ni boire ou dormir,
Si je n’entends crier en choeur
"Sus !" deux côtés, et hennir
Des chevaux sous l’ombrage,
Si je n’entends crier « aidez !»
Ceux qui chutent dans les fossés,
S'entassent sur l’herbage,
Si je ne vois les morts plantés
D’un étendard bien enfoncé !

Barons, mettez en gage
Vos châteaux, villes et cités…
N'hésitez pas et guerroyez !

Papiol, ce message,
A Oui-et-Non vas le porter
Et dis que Paix a trop duré !

Denis a écrit:Il faudrait déjà, j'imagine, changer les termes rois de France et d'Angleterre par roi des français ou roi français et roi des anglais ou roi anglais).

Bonjour à tous, je suis nouveau sur ce forum et tout de suite une question: pourquoi changer les termes?

Sans l'avoir sous les yeux, j'imagine que le texte original de la vida donne "reis frances" et "reis angles", soit roi français et roi anglais.